Un petit bilan à la fin du premier mois

Un petit mois s'est écoulé depuis le premier branchement et le début de la rééducation.

Au début, je portais mon IC (implant cochléaire) uniquement à la maison (j'avais un appareil de prêt qui n'était pas assuré) par tranche de 2 à 3 heures. En effet, au bout de 2 heures je commencais à ressentir des sensations désagréables au niveau du cuir chevelu sous l'aimant. C'était en fait l'aimant qui était trop serré et tout est rentré dans l'ordre en desserrant un peu l'aimant. J'ai récupéré mon appareil définitif le 14 février et je le porte maintenant 12 à 13 heures d'affilée : dans la maison, dans le jardin, dans la rue, en voiture, en train , en métro , ....

Peu à peu la cacophonie de sons inextricables des premiers jours commence à prendre sa place dans mon cerveau qui commence à faire le tri et laisse les voix se détacher. Les situations bruyantes sont encore génératrices d'un brouhaha qui, je dois l'avouer, est assez fatiguant. J'ai encore du mal à identifier avec précision l'origine des bruits qui m'arrivent par derrière ; je sais qu'il y a quelque chose qui arrive, mais quoi ???

Côté rééducation, après les listes de mots et de phrases de la première semaine, je baigne désormais dans les aventures du petit Nicolas de Sempé et Goscinny. Lucile me fait donc la lecture et je répète phrase après phrase. Au fil des séances, je gagne en rapidité et en endurance. Puis pour corser un peu l'exercice avec du vocabulaire plus diffcile, les aventures du petit Nicolas ont laissé la place aux chroniques rocambolesques d'Umberto Eco (Comment voyager avec un saumon).

Jour après jour, je découvre de nouveaux bruits que je ne percevais pas ou plus avec mes prothèses conventionnelles : le mouvement du balancier de la pendule (dans la cuisine où se trouve la pendule, mais aussi dans la salle à manger qui jouxte la cuisine), le ronronnement de mon chat sans avoir à poser l'oreille sur son corps, le chant des oiseaux, ...

Les voix commencent à perdre un peu leur tonalité électronique et je commence à y retrouver une consonance un peu plus humaine.

Voilà, il y a encore beaucoup de travail et beaucoup de situations à apprivoiser, mais je suis contente (pour ne pas dire fière !!!) des résultats acquis à la fin de ce premier mois post-branchement.